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Après onze jours d’échange, la COP15 a clos ses travaux le vendredi 20 mai 2022 à Abidjan, la capitale économique de la Côte-d’Ivoire. Les parties se sont engagées à travailler pour la restauration d’un milliard d’hectares de terre dégradée d’ici 2030. Mais, ces nouveaux engagements viennent s’ajouter à ceux pris à Paris à la COP26 toujours aux oubliettes.
Les 7.000 participants de la 15e Conférence des parties (COP15) sont tombés d’accord sur la nécessité urgente de lutter contre la désertification. Ainsi, une série de décisions et d’engagements a été prise et publiée dans la déclaration finale.
Les parties se sont engagées prioritairement à « accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 ». Ensuite, vu la situation de dégradation avancée de grands espaces potentiellement agricoles, l’engagement est pris aussi de renforcer la résilience face à la sécheresse dans ces zones. La COP15 entend également lutter contre les phénomènes naturels tels « les tempêtes de sable et de poussière », les migrations forcées et les déplacements dus à la désertification et la dégradation des terres.
« Obligation de résultats »
Prenant la parole lors de la conférence de presse de clôture, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiam, a souligné l’importance de la restauration des terres dégradées dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Si on restaure les terres, on réduit les émissions (de CO2) et on les ramène dans le sol », a-t-il dit.
L’ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts Alain Richard Donwahi élu président de la COP15 (11 mai) dit s’inscrire ses priorités au cours de ses deux ans de mandat dans la continuité des acquis enregistrés par ses prédécesseurs dans la lutte contre l’aridité des sols, la désertification, mais aussi la sécheresse. Il a réitéré cet engagement au cours de la conférence de clôture afin d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises. « Il y a une obligation de résultats » a martelé Alain Richard Donwahi.
Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a pour sa part invité lors de la cérémonie de clôture « toutes les parties à faire preuve d’efficacité et de célérité dans la mise en œuvre des projets déjà identifiés et de ceux qui émergeront demain ».
C’est là ou il y a un bémol car joindre l’acte à la parole n’est pas la chose la mieux partagée entre les acteurs et les décideurs. Hasard du calendrier, deux ONG ont publié ce même vendredi (20 mai) une analyse des derniers engagements des 20 pays les plus riches de la planète appelé pays du G20.
Appel aux pays du G20 à respecter leurs engagements sur climat
L’institut E3G et Energy and Climate Intelligence Unit dans leur analyse des engagements des pays du G20 note un grand fossé entre la parole et l’action dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Aucun des pays du G20 n’en fait assez pour maintenir l’espoir de limiter le réchauffement à 1,5°C », a déclaré dans un communiqué l’institut E3G. L’accord de Paris a fixé comme objectif de contenir le réchauffement « nettement en dessous de 2°C » et si possible à 1,5°C.
Ils semblent même “avoir totalement oublié la promesse qu’ils ont faite à la COP26 il y a seulement six mois de renforcer leurs objectifs climatiques pour 2030″, insiste Tom Evans de l’institut E3G. En effet, les dirigeants du monde ont participé à la COP 26 du 1ᵉʳ au 13 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, au Royaume-Uni sur les changements climatiques. Ils s’étaient “réengagés” à respecter l’accord de Paris.
L’Inde et la Turquie n’ont ainsi même pas actualisé leurs premiers engagements remontant à 2015 ainsi qu’ils auraient dû le faire avant la COP de Glasgow déplorent les ONG. Les deux instituts d’études spécialisés ont appelé ces pays riches à renforcer rapidement leurs engagements climatiques pour tenter de respecter les objectifs de l’accord de Paris comme ils l’ont promis lors de la dernière conférence climat COP26.
Is. ZERBO
Source: AFP