Le lundi 9 mai, s’est ouvert la 15e conférence des parties (COP15) contre la désertification à Abidjan la capitale économique de la Côte-d’Ivoire. Pendant une dizaine de jours environ 5000 participants venus de 197 pays à travers le monde discuteront autour du thème : « Terres. Vie. Patrimoine : D’un monde précaire vers un avenir prospère ».
Sol fissuré à sec dans les rizières
Moins connue que sa « grande soeur » sur le climat, cette COP15 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), traite des questions cruciales du moment. Selon l’ONU, 40% des terres sont dégradées dans le monde et plus de 3,2 milliards de personnes vivent sur ces sols dans le monde. Cette situation fait planer une menace de famine, de déplacement de population et de conflits particulièrement en Afrique. Il est donc urgent de prendre le problème à bras le corps.
« Agissons vite! »
A l’ouverture de la COP15, Alassane Ouattara, président de la Côte-d’Ivoire, pays hôte de l’évènement, a dressé un tableau sombre de la situation avant d’appeler à l’action immédiatement. « Notre sommet se tient dans un contexte d’urgence climatique qui impacte durement nos politiques de gestion des terres et exacerbe le phénomène de sécheresse… Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres! »
Une dizaine de Chefs d’État et de gouvernement africains étaient présents à cette cérémonie d’ouverture parmi lesquels Le président nigérien Mohamed Bazoum, son homologue congolais Felix Tshisekedi ou encore le Nigérian Muhammadu Buhari ou encore le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat étaient présents autour de M. Ouattara.
Prenant la parole, Mohamed Bazoum a déploré entre autres « les rendements agricoles qui baissent d’année en année », tandis que Felix Tshisekedi mettait l’accent sur « l’allongement des saisons sèches » et « l’avancée des déserts du Sahara et du Kalahari » en Afrique. Dans une vidéo, le président français, Emmanuel Macron a lancé un message d’espoir. « La désertification et la dégradation des terres ne sont pas une fatalité. Ces crises ne sont pas irréversibles et des solutions existent. »
Les dirigeants se sont notamment engagés à « continuer d’accorder la plus grande priorité aux problèmes de la sécheresse et de la désertification »(AFP).
« Initiative d’Abidjan »
A l’image de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire est durement frappée par la désertification. Selon les spécialistes, sa surface forestière a diminué de 80% depuis 1900, de 16 millions d’hectares à 2,9 millions en 2021. « Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement à l’horizon 2050 », a averti le chef de l’Etat ivoirien.
Pour stopper l’avancée du désert, Alassane Ouattara a exposé sa solution dénommée « l’Initiative d’Abidjan ». Il s’agit pour lui d’un grand programme visant à mobiliser 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour restaurer « les écosystèmes forestiers dégradés en Côte d’Ivoire » et promouvoir « des approches de gestion durable des sols ». Il en appelle aux partenaires au développement notamment la Banque africaine de développement et l’Union européenne, pour financer ce projet. C’est une solution duplicable qui peut être adaptée dans tous les pays du monde, a-t-il insisté.
Du 09 au 20 mai 2022, les participants sont invités à partager leurs idées, leurs solutions au problème de la désertification dans le monde. L’objectif global est de pouvoir restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, pérenniser l’utilisation des terres face aux impacts du changement climatique et lutter contre l’augmentation des risques de catastrophe tels que les sécheresses, les tempêtes de sable et de poussière et les incendies de forêt. Du moins, c’est ce qu’espère l’organisme onusien du CNULCD.
Is. ZERBO
