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BURKINA FASO : SEERA 2019, un cadre de partage d’expériences


remise de trophée à Mohamed OUHMED du Maroc  par le ministre Bachir Ismael OUEDRAOGO du burkina faso

Débuté depuis le 4 avril 2019, la 3e édition de la Semaine des Energies et des Energies Renouvelables d’Afrique(SEERA), accueille le Royaume du Maroc comme pays invité d’honneur. A cet effet le Directeur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au ministère de l’énergie, des mines et du développement durable du royaume du Maroc, Mohamed OUHMED, a bien voulu  accorder une interview à fasoenvironnement.com. Lisez !

fasoenvironnement.com : pourquoi le choix du Royaume du Maroc  comme pays invité d’honneur à la 3e édition de la SEERA  ?

M.Mohamed OUHMED: Le choix du Maroc en tant que Pays invité d’honneur tient, tout d’abord, à la qualité des relations bilatérales entre le Maroc et le Burkina Faso qualifiées d’exemplaires et fructueuses. D’un autre côté, c’est du au fait que le Maroc place la coopération africaine comme un choix stratégique concrétisé par un arsenal important d’accord de coopération avec plusieurs pays africains. A cela s’ajoute bien évidement, les avancées remarquables réalisées par le Maroc dans sa transition énergétique marquée par le développement d’une grande capacité de projets d’énergies  renouvelables qui représentent actuellement 35% de la puissance électrique installée, ainsi que la maturité atteinte par les institutions énergétique publiques et privées. 

fasoenvironnement.com : quelles sont les principales sources d’énergie de votre pays ?

M.Mohamed OUHMED: Je voudrais tout d’abord préciser que l’un des objectifs de la stratégie énergétique marocaine est de diversifier son mix électrique. Ce mix est composé de produits pétroliers, du charbon, de gaz naturel, ainsi que de l’hydro-électricité, de l’éolien et du solaire.Ce qui est important c’est que notre mix électrique évolue de plus en plus vers les énergies renouvelables et leur part en puissance installée dépassera largement les énergies fossiles à l’horizon 2030.

D’ailleurs, le Royaume du Maroc a révisé à la hausse son ambition en matière de développement d’énergies renouvelables pour aller au-delà de l’objectif fixé initialement en portant leur part dans la puissance installée à plus de 52% à l’horizon 2030 et ce, compte tenu du potentiel important et de l’expertise développée localement dans ce domaine par nos institutions et opérateurs publics et privés.

fasoenvironnement.com : comment va s’effectuer le partage d’expérience entre les pays africains et le Maroc, à cette édition de la SEERA ?

« il faut aussi saluer les efforts qu’entreprend le Burkina Faso pour le développement des énergies renouvelables» 

M.Mohamed OUHMED: Le Maroc a eu l’opportunité d’intervenir non seulement dans la séance d’ouverture officielle, qui s’est tenue sous la présidence de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre du Burkina Faso, Christophe Joseph Marie DABIRE, et en présence de Ministres et de personnalités importantes, mais aussi au niveau du premier panel de haut niveau en plus d’un panel dédié au Maroc portant sur la place de l‘efficacité énergétique, de la recherche et du développement dans la transition énergétique.

La délégation marocaine présidée par le Ministère de l’Energie, des Mines et du Développement Durables et composée de l’Agence Marocaine de l’Energie Durable (MASEN), l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique (AMEE) et l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), a saisi l’opportunité pour présenter le             modèle énergétique marocain, ainsi que les derniers développements et les projets et chantiers de réformes en cours.

Nous avons constaté qu’il y a beaucoup d’intérêt accordé à l’expérience marocaine, chose confirmée lors des différents entretiens bilatéraux qui ont eu lieu à cette occasion.

Il faut aussi saluer les efforts qu’entreprend le Burkina Faso pour le développement des énergies renouvelables et qui se concrétisent déjà par la réalisation de projets renouvelables et d’usines de panneaux solaires que nous avons visitées à cette occasion.

fasoenvironnement.com : il est de plus en plus question en Afrique de la nécessité d’aller vers les énergies renouvelables. Qu’en pensez-vous ?

M.Mohamed OUHMED: Je pense que les énergies renouvelables constituent une solution appropriée qui tient compte des spécificités de notre continent ; lequel dispose d’un gigantesque potentiel en cette ressource en plus d’un capital humain très passionné par cette évolution énergétique et qui entreprend des initiatives en termes de promotion et d’innovation. A titre d’exemple, notre continent dispose d’un gigantesque potentiel solaire avec un ensoleillement important( presque 50% de l’énergie solaire mondiale se trouve en Afrique) qui devrait être exploité pour faire face à l’un de ses défis qui est la généralisation de l’accès à l’électricité, ce qui permettrait bien évidement d’accélérer encore plus le processus de développement socio-économique au niveau de l’Afrique.

 fasoenvironnement.com :comment le Maroc a su avancer dans sa transition énergétique ?

M.Mohamed OUHMED: Le succès de la transition énergétique marocaine est l’aboutissement d’une Vision Royale innovante, d’une grande volonté politique, d’une stratégie énergétique claire, réaliste et chiffrée, traduite en programmes et projets attractifs, et puis, en réformes législatives et réglementaires appropriées, en modèles de partenariats et de financement pertinents.

D’autres facteurs sont aussi à souligner comme le potentiel en énergies renouvelables (qui est de plus en plus importants dans le monde permettant d’enregistrer des performances record) et le positionnement géostratégique du Maroc qui lui permet d’être un acteur clé en matière d’intégration régionale des marchés et des réseaux énergétiques.

fasoenvironnement.com : quel est le taux de couverture énergétique  au royaume du Maroc ?

« On a atteint presque 100% de l’accès à l’énergie en milieu rural» 

M.Mohamed OUHMED: Aujourd’hui, l’accès à l’énergie au Maroc est généralisé. On a atteint presque 100% de l’accès à l’énergie en milieu rural. Cette question est pertinente. En effet, l’un des axes de renforcement de la coopération entre le Maroc et ses partenaires africains, et particulièrement ceux dont le taux d’électrification rurale reste encore modeste, est de partager notre expérience en matière de généralisation de l’accès à l’électricité, car, il faut le dire, nous avons réussi, à travers le Programme d’Electrification Rurale Global, à porter notre taux d’électrification qui ne dépassait guère 18% en 1995, à presque 100% aujourd’hui en milieu rurale, en nous appuyant sur le raccordement au réseau électrique national, mais aussi, en faisant recours aux techniques décentralisées notamment les panneaux solaires photovoltaïques.

fasoenvironnement.com : comment est-ce que les pays africains en développement peuvent rendre réel ce souhait qu’est « l’énergie durable pour tous » ?

M.Mohamed OUHMED: Il me semble que le développement de l’énergie durable est avant tout un choix politique qui devrait être partagé et soutenu par tous pour favoriser l’exploitation de l’énorme potentiel dont dispose notre continent.

L’atteinte de cet objectif, à mon sens, passe par l’adoption de politiques énergétiques favorisant le développement des énergies propres, la mise en place de cadres législatifs et réglementaires propices au développement des énergies renouvelables, la valorisation des ressources énergétiques locales, la mutualisation des infrastructures énergétiques, l’intégration des marchés et des réseaux énergétiques, l’échange et le transfert de technologies, ainsi que le renforcement des capacités à travers des programmes ciblés de formation et de recherche en développement et innovation.

fasoenvironnement.com : avez-vous un message à lancer ?

M.Mohamed OUHMED: Je voudrais présenter mes vifs remerciements au Ministère de l’Energie du Burkina Faso pour l’aimable invitation adressée au Royaume du Maroc en vue de participer, en tant qu’invité d’honneur, à la 3ème édition de la SEERA qui a bien réussi, eu égard à la qualité des intervenants et la richesse des échanges qui ont permis de dégager de nouvelles pistes de coopération.

Nous sommes très contents de voir le Burkina Faso, pays frère et ami, avancer lui aussi dans la voie de la transition énergétique à travers des réalisations concrètes sur le terrain.

Et je termine en réitérant l’engagement du Maroc à poursuivre ses efforts pour développer nos relations de coopération et de partenariat et à participer activement à cette transition énergétique qui constitue l’un des défis majeurs de notre continent dans le but d’assurer un accès généralisé à une énergie durable.

 

                                                                          Interview réalisée par Roukiétou SOMA

 




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