Malgré les multiples sensibilisations, la pratique des feux de brousse a la peau dure au Burkina Faso. Des herbes sèches sont brulées pour diverses raisons et cela endommage sérieusement le couvert végétal. Cette période d’après récolte, est le moment propice pour les auteurs des feux de brousse. C’est un constat fait à quelques encablures de Chériba dans la province du Mouhoun que fasoenvironnement.com relate pour vous.

feu de brousse à quelques encablures de Chériba
A peine la saison pluvieuse terminée, les feux de brousse se voient déjà. Aux abords de la route Koudougou-Dédougou, Pissana Baoula un paysan de passage croyant que nous sommes les auteurs du feu, nous encourage. « C’est bien, en vérité, les feux de brousse ont beaucoup d’avantages pour nous cultivateurs. Je dis et je confirme. Il y’en a tellement que je ne peux pas tout citer. Est-ce bien compris ? »

Pissana Baoula :en vérité, les feux de brousse ont beaucoup d’avantages pour nous cultivateurs
Difficile de comprendre cet avis au regard de ce qui reste après le passage du feu. David Saba, directeur régional de l’environnement de la Boucle du Mouhoun aussi pensent autrement. «Les feux de brousse ne sont pas bons. Ils appauvrissent le sol, provoquent l’érosion éolienne et hydrique. Ils ont des conséquences sur la fertilité du sol la diversité des espèces végétales »

David Saba, Directeur régional en charge de l’environnement de la Boucle du Mouhoun : les feux de brousse ont des conséquences sur la fertilité du sol la diversité des espèces végétales
Néanmoins, il y a des feux qui sont mis pour prévenir ou délimiter les dégâts des feux de brousse sauvage. Ce sont les feux précoces. Selon David Saba « les feux précoces sont mis au moment où les herbes sont encore fraiches. Ce sont les feuilles seulement qui brulent et la plante est ainsi protégée, les espèces végétales et le sol aussi. Souvent, ce sont les services techniques qui s’organisent avec les populations. On délimite une zone, on fait des pare feux pour empêcher le feu d’atteindre une autre zone. »

Adama:Chez nous, dès que quelqu’un voit un feu de brousse comme celui-là, il va immédiatement l’éteindre. Mais, ici je n’arrive pas à comprendre
Par expérience ou à l’aide des sensibilisations, certains paysans sont de plus en plus conscients du danger du phénomène des feux de brousse. Adama, un autre passant, est même indigné à la vue de ce ravageur. « Chez nous, dès que quelqu’un voit un feu de brousse comme celui-là, il va immédiatement l’éteindre. Mais, ici je n’arrive pas à comprendre. La sécheresse, c’est la conséquence directe. Il n’y a rien comme avantage dans ça. Si la végétation part en fumée alors que nos animaux doivent paitre, comment faire ? Et nos terres ? Ce n’est pas bon. Nos animaux vont en pâtir et enfin nous allons souffrir.»
David Saba, Directeur régional en charge de l’environnement de la Boucle du Mouhoun appelle les parties prenantes à approcher au besoin leurs services pour des conseils.
Il faut noter que Tout ce qui fonde nos sociétés humaines, nous le devons à la nature. Et nous continuerons d’avoir besoin de ses ressources naturelles pour survivre et prospérer. Notre activité économique dépend en fin de compte des services fournis par la nature, ce qui fait de cette dernière une composante essentielle de la richesse d’une nation.
Zenden