
le pan, une des attractions du jardin de la renaissance
Les espaces verts souvent imbriqués dans nos villes, participent à leur éclat et à leur charme. Mais ces espaces restent fragiles car très souvent délaissés. Le jardin public de Bobo–Dioulasso était dans cette situation. En effet, resté pendant 34 ans dans les oubliettes, le jardin baptisé jardin de la renaissance depuis Novembre 2014 semble avoir retrouvé le chemin de son lustre d’antan grâce aux rêves d’un homme. Giovanni PITTALIS .Cet entrepreneur Italien qui ambitionne faire de ce lieu un point d’attraction de la ville de Sya à l’image du parc Bangré-wéogo de Ouagadougou.

un jardin botanique
La brise matinale issue du marigot Houet souffle sur le jardin de la renaissance situé à un jeu de pierre du commissariat central en plein cœur de la ville Sya en cette matinée du 4 décembre 2018. Des feuillages touffus des fromagers octogénaires d’environ 45 mètres de haut à quelques pas du lit du marigot , on entend le gazouillement des tisserins qui s’attellent à construire leur nid. Le parfum des variétés de flore aux milieux de plusieurs espèces d’arbre comme les avocatiers, palmiers, figuiers , flamboyants moringas et les ficus embaument l’air matinale du jardin .Des étudiants assieds sur des banquettes cahiers en main, profitent du calme et de la fraicheur des lieux pour une partie de lecture. A quelques mètres , des personnes en quête de quiétude sirotent une boisson ou se réchauffent avec un café bien chaud. Un jardinier près de l’étang aux poissons s’active à la propreté du lieu . Non loin , un pan glane quelques graines perdues sur une pelouse gazonnée au flanc de l’étang. A l’entrée du jardin certains ouvriers s’affairent aux travaux de construction d’un mur qui va sécuriser d’avantage les lieux tandis que d’autres s’activent à la finition de la balera . De style Italien la balera est un ensemble de maisonnettes en toiture de paille rappelant le village qui vont servir d’endroit privé pour les rencontres d’affaire et de travail de quelques heures .

Giovanni P.TTALIS «Les espaces verts sont comme le poumon des ville
Monsieur Giovanni PITTALIS le promoteur des lieux à la question de savoir pourquoi investir dans ce vieux jardin ? Sa réponse est sans équivoque et édifiante.
«Les espaces verts sont comme le poumon des villes, ils jouent une fonction de thermorégulation de l’air. L’atmosphère est favorable à la vie si elle contient une certaine teneur en vapeur d’eau. Les feuillages en émettent des quantités considérables. Cette émission s’accompagne d’absorption de chaleur, ce qui permet une baisse de température appréciable en période chaude et la nuit. Ce qui est un atout non négligeable face à l’augmentation constante de la température de notre planète. Aussi faut-il reconnaitre que les espaces verts jouent un rôle esthétique qui est important pour la politique d’attractivité d’une ville culturelle et touristique comme Bobo-Dioulasso»

quelques touristes étrangers en visite
Les commodités du jardin
Au jardin de la renaissance ,les visiteurs sont en contact permanent avec la nature, la fraicheur du marigot Houet douze mois sur douze et au milieu d’une biodiversité .C’est un lieu qui en dehors de la beauté de la nature, offre des possibilités de joindre l’utile à l’agréable. On y trouve un restaurant et une cafétéria où ils peuvent manger et boire à des pris très étudiés. Un bungalow est en voix de finition pour les cérémonies de mariage le jour et les nuits il est prévu d’y organiser des soirées dansantes latino.

PALM Lompo conseiller Pédagogique: le jardin est une diversité naturelle
Pour certains usagers trouvés sur place comme monsieur PALM Lompo conseiller Pédagogique et étudiant en anthropologie le jardin est une diversité naturelle avec quelques aménagements environnementales à sauvegarder. « C’est un lieu calme pour les études et j’ invite les autres usagers à le maintenir propre ».Quant à monsieur KABORE Sibiri F.Omer chauffeur à la direction régionale du commerce de l’industrie et de l’artisanat des hauts bassins, « je viens au jardin pour boire un café ou me restaurer .Les élèves viennent aussi étudier ;ici le lieu est calme et approprié aux études ; c’est une bonne initiative qu’il faut encourager ».
Des rapports avec la commune de Bobo-Dioulasso
Selon Giovanni PITTALIS ses relations avec la commune sont excellentes. Cependant il se sent seul car il aurait aimé que la commune puisse s’intéresser d’avantage à ce qu’il fait. En l’accompagnant par exemple sur le plan sécuritaire et dans le domaine de la propreté avec la brigade verte de la ville de sya .

KABORE Sibiri F.Omer :c’est une bonne initiative qu’il faut encourager ».
Des défis du promoteur
Gérer un tel espace n’est pas sans difficultés. L’essentiel selon monsieur Giovanni n’est pas l’aménagement d’un coin mais son entretien. Le jardin est public et ouvert à tout le monde certes mais il faut que les gens se l’approprient en veillant à sa propreté car il demeure et reste un bijou au cœur de la capitale économique qu’il faut entretenir et conserver jalousement. C’est pour cette raison que j’ai investi plus de 80 000 000f (quatre-vingt millions) de franc CFA et continue encore les investissements dit-il. Mon souhait est que le jour où je ne serai plus là que le jardin reste toujours un joyau de la ville et un lieu d’attraction poursuit monsieur Giovanni.
Le jardin de la renaissance peut être le parc Bangré-wéogo de Bobo -Dioulasso .Le potentiel y est et les défis à l’heure actuelle sont énormes mais pas insurmontables.
Ce qui est encore évidant, dans nos cités, la biodiversité des espaces favorise la baisse des températures, entraîne des mouvements descendants qui compensent les mouvements ascendants de l’air dans les zones bâties. Ceci permet d’éviter, en l’absence de vent, que des masses d’air pollué se forment au dessus de nos villes.
Vivement que les autorités municipales et l’ensemble des Bobolais soutiennent et accompagnent d’avantage toutes initiatives allant dans le sens de la sauvegarde et la protection de l’environnement pour faire de Sya une ville propre et verte où il fait bon vivre .
Abdramane BAMBA