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Burkina Faso: Barrage de Toussiana ,fermeture précoce des vannes . A qui la faute ?


Le barrage de Toussiana, construit dans les années 80 sur un affluent du fleuve Comoé est devenu depuis février 2018  une  source de tension  entre  les habitants de la commune et les différentes structures en charge de la  gestion de l’eau à cause de la fermeture  des vannes intervenue plus tôt que d’habitude .   Qu’est ce qui  a pu motiver cette décision qui trouble la quiétude des populations ? fasoenvironnement.com s’est intéressé au sujet .

Lamoussa ZON « nous sommes obligés d’empoissonner le barrage pour survivre »

Le joyau n’est plus un bijou pour la population comme de par le passé. Depuis  une décennie  elle assiste  de façon  progressive  à la disparition de l’infrastructure  à cause de la diminution   des quantités d’eau. Les espèces aquatiques comme le poisson sont devenues rares à tel enseigne que les  pêcheurs comme Lamoussa ZON et ses camarades  sont obligés d’aller chercher des alevins pour empoissonner le barrage. Autre fait marquant,  la fermeture des  vannes, qui intervenait  jadis  entre avril et mai  , a commencé à connaître des changements.  Cette année  elle est intervenue en février.

 

Pourquoi  fermer les vannes plus tôt que prévu ?

Six millions de m3 au départ, le barrage a actuellement perdu plus de 50% de sa capacité réelle. De novembre 2017 à février 2018, le barrage avait atteint son niveau le plus bas avec seulement 240.000m3 de volume, inférieur au stock de sécurité .Il se trouvait  donc  à la limite du stock environnemental, stock en dessous duquel il faut éviter toute utilisation pour ne pas mettre en péril la survie des espèces aquatiques . Outre cet aspect ,cette  non utilisation de l’eau restante  va favoriser  la préservation de  l’écosystème  existant en amont et en aval de celui-ci . C’est pourquoi le comité local de gestion de l’eau  a  jugé utile de prendre la décision  de fermer les vannes en février 2018 au lieu d’attendre avril ou mai. Une décision fortement contestée par les populations qui pratiquent la maraîcher culture aux abords du barrage mais saluée par  l’Agence de l’Eau des Cascades(A EC).

 

Pourquoi  cette diminution continue  des quantités d’eau du barrage ?

De l’avis des experts l’ensablement est l’une des causes principales de la disparition de bon nombre de barrage au Burkina . Il est très souvent provoqué et accéléré par l’action des hommes  notamment avec la pratique de l’agriculture  au niveau des berges. Toute chose que les maraîchers de la commune de Toussiana  ne nient pas mais imputent surtout la catastrophe de leur barrage à l’usage excessif de l’eau par la Société Sucrière de  la Comoé (S N-SOSUCO). Des allégations complètement réfutées par l’entreprise qui  lie l’assèchement  partiel du barrage à la dégradation de l’environnement immédiat et en amont de celui-ci  mais  aussi à la  rareté des pluies ces dernières années.

Mais qu’à cela ne tienne, ce qui est évident les faits sont là ; l’eau se raréfie en saison sèche dans le barrage.

Il  faut  sauver le barrage !

Un des  fleurons de l’économie local, de l’avis du maire Siaka  OUATTARA de la commune de Toussiana il  faut absolument sauver le barrage car il est une source importante de richesse pour la population et aussi un moyen de lutte contre l’exode rural. En saison sèche le maraîchage pratiqué par la population riveraine est  presque abandonné à cause de la rareté de l’eau.  D’où son appel  à l’endroit des autorités afin  qu’ensemble ils puissent réveiller ce grand pôle économique de sa commune .

Vivement que cette saison hivernale 2018  puisse permettre au barrage de Toussiana de faire  son plein. Que les autorités en charge de la gestion de l’eau et les différents usagers de l’eau du barrage fassent chacun en ce qui le concerne des efforts pour  lui assurer un entretien régulier tout en  évitant son  ensablement .C’est ce qui  permettra au barrage de retrouver un jour,  son lustre s’entant pour le bonheur de tous.

N’sirapri



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