
le pont du kou à Bobo- Dioulasso(photo faso environnement.com)
La dynamique de la montée des écoulements entamée depuis juillet s’est maintenue et renforcée au cours du mois d’août. La situation hydrologique au 31 août, indique des écoulements globalement excédentaires par rapport à la normale hydrologique 1981-2010 sur les grands bassins fluviaux de la région . En dehors du bassin du Lac-Tchad, les écoulements observés au niveau des stations dont les données nous sont parvenues, ont été partout ailleurs supérieurs à ceux de l’année 2017, à la même période. Des situations d’écoulements exceptionnels ont été observées dans certains bassins, à l’instar du bassin moyen du fleuve Niger à Niamey où le débit moyen journalier du 14 août 2018 a dépassé le record des débits moyens journaliers de la même date sur la période historique 1929-2017. Sur les vingt-un barrages suivis au Burkina Faso, seize ont leurs réservoirs remplis et sont en situation de déversement. Pour les cinq autres, le volume stocké au 31 août était supérieur à celui de l’année précédente à la même période.
En effet, la situation hydrologique moyenne dans le bassin du fleuve Niger a été excédentaire sauf en tête du bassin à la station de Faranah (en Guinée) où le répit des précipitations a donné lieu à une baisse des écoulements en début du mois. Par contre dans la partie sud (bassin du Sankarani) à Mandiana (Guinée), les écoulements ont dépassé ceux de l’année 2000 considérée comme étant la plus humide au niveau de cette station. Dans le haut bassin en territoire malien, à la station de Koulikoro, le volume moyen mensuel écoulé était supérieur (+54%) à celui de 2017 et légèrement inférieur (-14%) à celui de l’année la plus humide (2012). Dans le bassin du Niger moyen à la station de Niamey, le volume moyen mensuel écoulé était de 1.55 milliards de m3, légèrement en baisse de 10% par rapport à celui de l’année 2012 la plus humide . Le niveau d’eau du barrage de Sélingué qui était supérieur à ceux de 2017 et 2012 a été maintenu à partir de la deuxième décade d’août au palier de 346,10 mètres. Le niveau moyen d’août est supérieur de 17% à celui de la normale 1981-2010 (soit 341 mètres) à la même période.

le kou à Bobo -dioulasso (photo faso environnement .com)
Dans le bassin du Sénégal, la situation a été excédentaire avec des écoulements exceptionnels observés au niveau de certaines stations, notamment à Gourbassi dans le bassin de la Falémé. Au niveau de cette station qui était déficitaire au mois de juillet, il a été enregistré le 12 août un débit de 1053 m3/s, battant le record des débits maxima journaliers au cours des mois d’août sur les 37 dernières années. Avec la poursuite des précipitations, cette situation présage des cas d’inondation au cours du mois prochain. Les débits turbinés à la station de Bakel ont été en hausse de 46% par rapport aux débits moyens de la période 1981-2010 . Le niveau du plan d’eau de la retenue de Manantali qui était inférieur à celui de la référence (1981-2010) a poursuivi sa montée jusqu’à le dépasser en début de la deuxième décade d’août .

le kou à Bobo -Dioulasso (photo faso environnement .com)
Au cours du mois d’août, la disponibilité de la ressource en eau pour les différents usages ne constitue pas un grand enjeu. Toutefois, en cette période de la saison, une des principales préoccupations porte sur le risque d’inondation. Plusieurs zones ont d’ailleurs fait l’objet d’alerte aux risques d’inondation. Ainsi, avec l’état de saturation des sols et de remplissage des plans d’eau, il est attendu au mois de septembre, des situations de débordement des fleuves soudano-sahéliens au niveau de la majeure partie des zones sensibles aux risques d’inondation. Cette situation malgré qu’elle augure une bonne extension des zones inondables favorables au développement de l’agriculture irriguée, appelle à une attention particulière pour minimiser les risques liés aux inondations.
Source Centre Régional AGRHYMET de Niamey